I comme Irken

Geneviève IrkenI-Geneviève-Irken

18 août 1821. La fillette abandonnée ce jour-là semble avoir deux ans. Vêtue d’une robe de coton bleu, elle avait « dans » ses jambes une paire de bas et « dans » ses pieds une paire de souliers (ça doit faire mal…).

L’officier d’état civil ne précise pas si c’est la petite fille qui a prononcé ce nom de Geneviève Irken. C’est possible, car, n’en déplaise à l’originalité avérée des officiers d’état civil en matière de noms de famille, l’on se demande bien où il serait allé chercher celui-ci. Peut-être est-ce une déformation du vrai nom de la fillette, prononcé par la bouche d’un enfant de deux ans.

François Isidore

Un nouveau-né, découvert le 29 janvier 1815 à la porte de l’hospice, et auquel l’officier d’état civil donnera le nom d’Isidore, et le prénom de François. Un fait au final peu fréquent, contrairement à ce que beaucoup imaginent : les enfants de l’hospice de Joigny n’avaient en règle générale pour nom de famille un prénom que si leurs parents leur avait laissé un billet comportant deux prénoms. Or l’acte de « naissance » ne mentionne rien de tel. Une panne d’inspiration, peut-être ?

I-François-IsidoreAD-89, Joigny, N 1814-1816, vue 62

François Isidore, un nouveau-né parmi tant d’autre, avec son béguin et ses fichus, sa chemise et sa brassière, son tablier, son lange, et son drapeau, ses tissus de toile, d’indienne, de coton ou de mousseline. Un enfant abandonné de plus. Parce que l’on n’a pas les moyens. Parce que l’on n’est pas marié. Parce que l’on n’en voulait pas.

Un enfant qui vivra tout de même un peu, avant de s’éteindre en bas âge, comme tant d’autres enfants. François Isidore est décédé à Béon sous le nom d’Isidore François, le 21 avril 1819. Il avait quatre ans.

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2 commentaires pour I comme Irken

  1. Guillaume dit :

    Vraiment intrigant ce nom « Irken »…

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