Challenge AZ : Sors, vite, t’as plus le temps !

Nous sommes à la veille du Challenge AZ et j’ai décidé seulement hier de me… lancer. Ceux qui me suivent le savent, je n’ai pas franchement le temps depuis janvier. Et pour ceux qui ne me connaissent pas, il suffit de jeter un œil à la boîte à archives pour s’en convaincre. Pendant longtemps, j’ai pensé que je n’irais pas. Pas le temps, vraiment.

Alphabet

Et pourtant… j’avais mon thème depuis septembre déjà, et quasiment toutes mes lettres. J’aurais dû avoir le temps de m’y préparer. Mais rien à faire, je conjugue le verbe procrastiner à tous les temps et à tous les modes. Hier, cri du cœur : « C’est trop bête ! ». Il fallait s’y attendre, mais je n’ai pas bougé pour autant. Je procrastinais, je procrastine, je procrastinerai.

Me voilà donc à passer mon samedi sur mon ordinateur au lieu de profiter du beau temps, de sortir avec des amis, ou d’avancer sur mon travail. Les lettres A à K sont bouclées, ou presque. Manquent les illustrations. Et les ajustements de dernière minute (mais là il va falloir sérieusement que je me soigne mon perfectionnisme si je veux respecter le timing).

Bon, j’avoue, je ne suis pas complétement suicidaire, j’avais tout de même pris un peu d’avance l’an dernier. Sinon, je n’aurais jamais pu écrire tout ça en une journée à peine. Trop de recherches à mener en amont, car je partais de zéro ou presque. Des recherches conduites exclusivement sur ordinateur : je n’ai pas le temps de me déplacer aux archives de l’Yonne, et je ne sais même pas si les dossiers qui m’intéressent y ont été déposés.

Recherches-Joigny-AZ2015Site des Archives départementales de l’Yonne. Joigny, N, 1813-1822.

Il ne sera pas question ici de ma généalogie, ni même de celle de quelqu’un d’autre. Mais de la généalogie d’autres personnes, et trop fréquemment, de la généalogie de personne.

Je voudrais rendre une mémoire à ceux qui, à peine nés, ont été « oubliés ». A tous ces enfants abandonnés. A tous ceux qui n’apparaissent dans aucun arbre généalogique. Parce qu’ils n’ont pas eu d’enfants. Parce qu’ils n’avaient pas de parents. A tous ceux aussi qui ont réussi, malgré leur abandon, à fonder une famille.

Ces enfants, je les ai croisés dans les registres d’état civil de Joigny, que mes ancêtres ont quitté vers 1800. Un peu par hasard, en recherchant des collatéraux. Parce qu’un nom m’a sauté au visage dans les tables décennales. Le nom d’un petit garçon, Polycarpe Café, dont je vous ai déjà parlé dans ces pages.

Un nom qui hurlait « on n’a pas voulu de moi ». Alors je suis partie à la recherche des enfants de l’hospice de Joigny. J’ai méthodiquement épluché tous les registres des naissances entre 1813 et 1822. J’en suis ressortie « riche » de près de trois cents enfants. 299 enfants abandonnés à Joigny en l’espace de dix ans, dans une ville d’un peu plus de 5000 habitants…

Enfant-trouvéL’enfant trouvé, Alexandre Fragonnard
Estampe, 1827 (source : Gallica)

Parmi ces enfants, il a bien fallu faire, à contrecœur, un choix. Mes articles vous présenteront leur vie, souvent très brève, parfois plus longue, ou les circonstances dans lesquels ils ont été découverts, les billets étranges dont ils étaient porteurs. Un article, de taille variable, pour trois enfants (la plupart du temps). Je n’ai pas pu me résoudre à n’en prendre qu’un. Les noms des autres enfants commençant par la lettre du jour figureront d’ailleurs en bas de chaque article.

Enfants de l’hospice de Joigny, généalogies de personne(s), voilà le thème que j’ai choisi pour ce mois de juin 2015. Il n’y a plus qu’à espérer que je tiendrai la distance…

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8 commentaires pour Challenge AZ : Sors, vite, t’as plus le temps !

  1. feuillesdardoise dit :

    Une très bonne nouvelle … Et une très bonne idée qui devrait nous enchanter !
    (Pour la petite histoire, Joigny est la ville de mes années-lycées, cela me rappellera de bons souvenirs…)

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    • Pauline dit :

      Merci ! Je n’y ai pour ma part jamais mis les pieds, mais je me suis pas mal baladée dans ses registres, et dans les registres des villages alentours (avec une prédilection pour Looze, où mes ancêtres Pernet ont emménagé après avoir quitté Joigny).

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  2. Elise dit :

    Belle idée et très bonne initiative de rendre hommage à ces enfants abandonnés.
    J’ai hâte de vous lire.
    Elise

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  3. Pauline dit :

    Merci beaucoup Elise. Les articles de la première semaine sont dans les starting-blocks, et je vais jouer à la course contre la montre pour la suite… J’espère que cela vous plaira !

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  4. Bienvenue Pauline ! Et très belle idée de thème. Habitant à côté de Sens, je ne peux que me réjouir de découvrir un pan de l’histoire locale.

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  5. Pauline dit :

    Merci Sophie ! (Je sens la pression qui monte 😉 )
    Comme l’officier d’état civil n’a pas couvert l’intégralité de l’alphabet, j’ai deux petites lettres en réserve dont je profiterai pour détailler ce que j’ai pu apprendre au fil de mes recherches sur le phénomène (il faut malheureusement appeler cela ainsi) des enfants trouvés à Joigny (phénomène sans doute très similaire dans toute la France).

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  6. Bon courage pour ce mois de Juin. Au plaisir de vous lire.
    Carole

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